Genève
Charlemagne, 768-814.
Denier non daté (vers 773), Genève. Inscription CARO-LVS sur deux lignes / Inscription GENEVA dégénérée. 1,04g. Depeyrot 108; Gariel V 16; Morrison & G. 256; Prou -.
Un document historique d'une importance capitale. Une monnaie splendide dans un état de conservation remarquable.
Le revers de ce denier s’inspire directement de celui émis à Genève par Pépin le Bref (752-769), découvert dans le trésor d’Imphy (Nièvre) et actuellement au Musée de Berlin (= De Longpérier, RN 1858, pp. 258 et ss. = Morrison & Grunthal 58 = Colin Martin, « Denier de Charlemagne frappé à Genève » in « Gazette numismatique suisse » XXVII, p. 69, fig. 1). Ce denier de Pépin présente un G en début de légende, qui a été remplacé par trois globules sur notre monnaie. L’absence de cette lettre a amené Morrison et Grunthal à classer cette monnaie parmi les ateliers indéterminés. Depeyrot quant à lui l’a attribuée à Avignon en retournant la pièce de 180 degrés. Or il ne remet pas en question l’attribution à Genève du denier de Pépin, pourtant manifestement issu du même atelier. L’apparition d’une autre monnaie de Charlemagne dans la vente Bru Sale de décembre 2011 (lot 116) est venu éclairer la question d’un jour nouveau. Le revers, très proche de celui de notre monnaie, comporte en effet encore la lettre G présente sur le denier de Pépin. Nous sommes donc en présence d’une dégénération progressive de la légende : Pépin – Bru Sale – le présent exemplaire. Notre monnaie est donc bien une production genevoise, probablement réalisée en 773 lors du séjour de Charlemagne à Genève. Ce type dégénéré, pratiquement devenu illisible au fil des émissions, sera remplacé quelques années plus tard par de nouvelles monnaies portant la légende GENE-VA sur deux lignes.