Chaponnière & Firmenich SA

Auction 10  –  21 October 2018

Chaponnière & Firmenich SA, Auction 10

Coins, Medals & Banknotes

Su, 21.10.2018, from 9:00 AM CEST
The auction is closed.

Description

Coin d’avers pour une Drachme d’argent 130-121 BC. BR. 51.68 g. Très bien conservé
Rares sont les matrices monétaires antiques à avoir traversé les siècles. A peine une dizaine était connue au siècle dernier. La plupart sont celtes et proviennent de Gaule ou des zones danubiennes. La rareté des coins romains, et plus encore grecs, repose sur leur destruction immédiate, suite à leur réformation. Pour éviter les contrefaçons, ils étaient mutilés ou fragmentés.
Massalia, colonie de Phocée, est une cité grecque et obéit aux règles de sa métropole en matière monétaire. Son monnayage est le plus ancien d’Occident puisqu’il remonte quasiment à sa fondation, au VIe siècle avant notre ère. A ce jour, aucun coin de monnaie massaliète n’était connu. Deux poinçons de bronze, l’un de droit, très proche de notre coin, et l’autre de revers, sont passés aux enchères publiques (ventes Palombo 1 et 3, n° 2 et 3). Ils servaient à la fabrication de coins comparables au nôtre. Aucune monnaie frappée à partir de cette matrice n’a été publiée à ce jour semble-t-il.
Il est difficile de dater ce coin de droit avec précision, puisque les tétroboles de Marseille sont classés en fonction des lettres et des monogrammes inscrits au revers des monnaies. Le type de buste d’Artémis figuré ici se rapproche d’une série assez homogène frappée au milieu de la seconde moitié du IIème siècle. L’absence de lettre dans le champ du droit est compatible avec cette datation basse (130-121 av. J.-C.).
Reste à expliquer le fait qu’il n’ait pas été détruit comme le veut l’usage. Le style et l’exécution de sa gravure peuvent nous amener à proposer deux explications. La première voudrait que le graveur ait abandonné son ouvrage en cours de fabrication, le jugeant médiocre. Effectivement, le coin est globalement bien gravé, à l’exception de la partie arrière de la tête qui semble brouillonne et partiellement inachevée, voire altérée. Mais, même si on le jugea impropre à la production, pourquoi n’a-t-il pas été détruit comme les autres ? La seconde hypothèse serait de voir dans cette matrice un outil destiné à une production délocalisée dans le vaste espace monétaire phocéen, comme nous en connaissons pour les oboles contemporaines. G. Depeyrot note l’existence d’imitations de tétroboles à cette époque et les attribue à un atelier secondaire (p. 83). Comme il a été constaté pour les monnaies danubiennes imitant des monnaies républicaines romaines, le strict contrôle de la production monétaire n’était effectif que dans les grands centres urbains, relevant d’une autorité officielle, et non pas dans les marges du territoire.

Question about this lot?

Bidding

Price realized 3'600 CHF
Starting price 2'000 CHF
The auction is closed.
Feedback / Support